Les coups de cœur du comité de lecture

« Le Duc » - Matteo Melchiorre
Editions Métailié – traduit de l’italien
Dans un petit village de montagne d’Italie du nord, le compte Cimamonte, dernier héritier d’une lignée aristocratique, vit tranquillement dans un manoir au milieu de la forêt ; il passe son temps à se promener ou à déchiffrer les vieux manuscrits de sa famille.
Un bûcheron lui annonce qu’une coupe de bois de 600 quintaux a été faite sur ses terres. Cette erreur est en fait une déclaration de guerre entre Mario Fastreda, exploitant agricole, et l’aristocrate, dénommé ironiquement « le duc » par les villageois.
Roman particulièrement bien écrit ! Une histoire qui paraît anodine, mais qui devient machiavélique !
Un bonheur de lecture ! Coup de cœur !
« La porteuse de lettres » - Francesca Giannone
Editions Albin Michel – traduit de l’italien
Une jeune femme originaire de Ligurie suit son mari dans le village natal de ce dernier dans les Pouilles. Elle y rencontre sa belle-famille et en particulier son beau-frère.
Ne pouvant reprendre son travail d’institutrice, elle devient la première factrice de la région.
Une histoire tout en délicatesse qui trace un portrait plein de charme et de finesse de la vie dans les villages italiens de la période fasciste à l’après-guerre. C’est aussi une très belle histoire d’amour.
Un vrai coup de cœur.
« Les deux tilleuls » - Francis Grembert
Editions Arléa
Nous sommes en 1969 dans la campagne du Nord de la France. Francis et François ont respectivement sept et quatre ans et vivent une enfance heureuse à La Belle-Croix, lieu-dit où se situe la ferme familiale, entourés de leurs parents, grands-parents et des animaux de la ferme.
Dimanche 10 août, le drame se produit, et plus rien ne sera comme avant. Francis, le narrateur, se remémore cette journée et puis la vie d’après, et celle d’avant pour essayer de continuer de vivre, d’espérer, en se raccrochant aux objets, aux détails, faire face à la tragédie.
J’ai beaucoup aimé ce récit empli de pudeur, de poésie, de délicatesse, sur un sujet pourtant difficile. Ce roman court mais poignant m’a touchée en plein cœur. Il fait partie selon moi des lectures incontournables qui nous accompagnent pour la vie.
« Les bien-aimés » - Ann Napolitano
Editions Les Escales - Traduit de l’anglais (Etats-Unis)
William Waters, élevé sans amour, rencontre Caroline Padavano à l’université. Elle est solaire et apporte avec elle toute sa famille, notamment ses trois sœurs.
J’ai lu ce roman d’un trait. Les personnages sont attachants et le déroulement de l’histoire prenant.
Beaucoup d’émotion. Peut-être trop feel good ?
Coup de coeur malgré tout.
« The happy couple » - Naoise Dolan
Editions de l’Olivier – traduit de l’anglais (Irlande)
Une discussion de couple et un échange de vérités qui peuvent mener à une rupture, sauf qu'à leur terme, Luke demande à Céline de l'épouser.
Le duo semble parfait mais Luke trompe Céline qui lui pardonne tout. Sauf que le jour où il s'échappe de sa propre soirée de fiançailles, la machine se met en marche...
Une version un peu à contre-courant de la comédie romantique.
C'est un livre irrévérencieux, drôle et cruel à la fois avec des personnages attachants, profondément humains et surtout faillibles.
J'en ai apprécié la lecture.
« La saison des papillons noirs » - Priscilla Morris
Editions Phébus – Traduit de l’anglais
Zora est peintre et enseignante à l'Académie des beaux-arts de Sarajevo.
Au printemps 1992, face à la montée des tensions dans la toute jeune Bosnie-Herzégovine, elle demande à son mari, Franjo, d'emmener sa mère en Angleterre, où vit leur fille.
Mais ce qui ne devait être qu'une séparation temporaire prend une tournure dramatique quand les premiers tirs de mortier serbes s'abattent sur la ville.
Malgré la dureté de la situation, le récit est empli d’humanité, et parfois poétique. Les personnages sont très attachants.
J’ai beaucoup aimé ce très beau roman.
« La tendresse des catastrophes » - Martin Page
Editions Les Escales
Max et Harriet se rencontrent au cours d’un mariage. Ce sont deux être asociaux, l’un issu d’une famille aisée qui rêve d’un monde meilleur et l’autre d’une famille modeste où la tragédie règne. Ils se promettent de se marier dans dix ans s’ils sont encore célibataires…
Dix ans après, ils se recroisent de manière improbable : arriveront-ils à s’aimer alors que tout les sépare ?
Une comédie romantique, un peu de fantaisie et d’originalité (j’ai aimé le concept du restaurant de Max, un peu moins la venue du fantôme), un roman de plage qui se lit facilement, une lecture assez agréable malgré des longueurs.
« 14 jours » - Collectif
Directeur éditorial : Margaret Atwood, Douglas Preston
Editions Robert Laffont – Traduit de l’anglais (Etats-Unis)
Co-écrit par 36 auteurs américains renommés, ce roman reprend l’idée du Décaméron. Confinés dans un immeuble new-yorkais pendant la pandémie de Covid, les habitants se retrouvent le soir sur le toit et échangent histoires et récits.
Sur des sujets très différents, ces histoires s’enchaînent très bien et en dévoilent un peu plus sur la galerie de personnages confinés.
Même si je ne suis pas très adepte de ces constructions à la Paul Auster, j’ai trouvé qu’il était facile de se laisser prendre par le rythme et l’atmosphère de ce roman.
« Bonampak » - Laetitia Bianchi
Editions Verticales
L’autrice évoque la découverte d’un site Maya au Mexique au milieu du XXe siècle. La construction déstructurée est un peu perturbante mais, relevée d’une écriture très originale, elle donne un vrai rythme et une vraie personnalité au récit.
J’ai bien aimé.