Comité de lecture

Les coups de cœur du comité de lecture.

 

  

« La vague qui vient » - Daniel Fohr

Editions L’Inculte

En panne d’inspiration, un dessinateur de BD décide de se retirer sur une petite île française. Il y découvre la vie et les petites histoires des insulaires.

Sollicité par le maire pour décorer la salle des fêtes, il va peindre une fresque haute en couleur, où chaque habitant va se reconnaître.

Une très belle lecture, plaisante, drôle et pleine d’humour !

Quel bon moment de détente !

Coup de cœur !

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« Les silences des pères » - Rachid Benzine

Editions du Seuil

« Un fils ne redoute ni les reproches, ni les menaces de son père, mais il craint son silence ». Proverbe chinois – Les proverbes et sentences chinoises (1876).

Et dans ce livre :

Il aura fallu que le père meure pour que le fils revienne

Il aura fallu l’enterrement du père pour que le fils se révèle

Il aura fallu vider l’appartement pour que le fils trouve la parole du père

Il aura fallu les enregistrements du père pour que le fils écoute et cherche à comprendre

Belle histoire d’amour filial, qui croise la grande Histoire, et qui porte le regret des silences.

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« Le danger de ne pas être folle » - Rosa Montenero

Editions Métailié – Traduit de l’espagnol

L’auteur nous raconte la folie des écrivains, par des extraits de lectures ou interviews qu’elle a réalisés. Elle y mêle ses bizarreries personnelles et des articles de neurosciences, tout cela en instaurant un dialogue avec le lecteur.

C’est passionnant !!! Ne se lit toutefois pas tout à fait comme un roman.

Très bon moment de lecture. Coup de cœur !!!

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« Le portrait de mariage » - Maggie O’Farrell

Editions Belfond – Traduit de l’anglais (Irlande)

La mariée a quinze ans.

Rien ne l'avait préparée à ce rôle. Elle n'était que la troisième fille du grand-duc de Toscane, celle dont ses parents ne savaient que faire. Mais le décès soudain de soeur aînée a changé son histoire.

La fête est finie, Lucrèce est seule dans un palais immense. Seule face aux intrigues de la cour. Seule face à cet homme aussi charismatique que terrifiant qu'est son mari.

Et tandis que Lucrèce pose pour le portrait de mariage qui figera son image pour l'éternité, elle voit se dessiner ce que l'on attend d'elle : donner vie à un héritier.

J’ai aimé ce livre pour son écriture, belle et d’une grande délicatesse.

Nous sommes transportés dans cette époque Renaissance, et nous suivons avec empathie le destin difficile de cette jeune femme.

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 « Nos cœurs disparus » - Celeste NG

Editions Sonatine – Traduit de l’anglais (Etats-Unis)

Aux Etats-Unis.

Noah, renommé Bird par sa mère, vit seul avec son père depuis le départ de celle-ci : il avait trois ans. Son père, ancien professeur de linguistique, travaille à la bibliothèque du campus où Noah est en 5e.

Son père ne parle plus de sa mère depuis son départ : « il faut l’oublier » dit-il.

Dans ce pays, une loi a été votée : le PACT, « Preserving American Culture and Tradition Act ».

Noah a appris à l’école que sa mère était une traîtresse car d’origine asiatique, une « Kung-Poa ».

Des enfants sont retirés à leurs familles asiatiques car celles-ci sont jugées inaptes à leur éducation. L’opinion pense que les asiatiques sont responsables de la Crise.

J’ai beaucoup aimé ce livre qui aborde des sujets très forts : intolérance, racisme et ses dérives. Il y a du suspens bien mené mais aussi de la poésie

C’est un livre que l’on a du mal à lâcher.

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 « Un papa vivant » - Alice Taglioni

Editions Robert Laffont

Elliot vit avec sa maman Gloria, et pour ses 7 ans, qu’il aura dans une semaine, il rédige une liste de cadeaux dont un est très particulier, puisqu’il demande un papa.

Ce roman évoque avec originalité la douleur de la perte d’un être cher et la sensibilité exacerbée des enfants.

L’histoire, pleine de tendresse et de fraîcheur est écrite avec sincérité et met en évidence le pouvoir de réceptivité et d’adhésion des enfants face à des situations incongrues.

Ce récit insolite et très attachant met en parallèle la crainte des adultes de revivre, de peur d’oublier l’être perdu et le besoin des enfants d’avancer vers un avenir nouveau plein d’espoir et d’apaisement.

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« Les voleurs d’innocence » - Sarai Walker

Editions Gallmeister – traduit de l’anglais (Etats-Unis)

Dans les années 1950, six soeurs aux prénoms de fleurs vivent avec leurs parents dans une grande maison de style victorien (un gâteau de mariage).

Cette histoire qui pourrait faire penser à un conte de fée est en fait l'histoire de la malédiction des soeurs Chapel.

Leur mère, Belinda, à l'esprit torturé pressent les malheurs qui vont s'abattre sur chacune de ses filles, sauf une...

J'ai beaucoup aimé ce roman que l'on dit gothique.

Je l'ai trouvé envoûtant, mystérieux, il m'a tenue en haleine jusqu'à la fin.

Un coup de coeur pour moi.

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« Impossibles adieux » - Han Kang

Editions Grasset – Traduit du coréen

Un matin de décembre, Gyeongha reçoit un message de son amie Inseon. Celle-ci lui annonce qu'elle est hospitalisée à Séoul et lui demande de la rejoindre sans attendre sur l'île de Jeju.

Alitée, elle demande à Gyeongha de lui rendre un immense service en s’occupant de son perroquet.
Malheureusement, une tempête de neige s'abat sur l'île et Gyeongha ne se doute pas de ce qu’elle va découvrir sur cette île.

J’ai aimé ce roman à tiroirs, qui tire le fil d’une amitié en l’entremêlant à l’histoire de la Corée.

Le sujet est grave, l’atmosphère parfois lourde, mais le texte est beau, avec des touches de surréalisme.

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« Stupeur » - Zeruya Shalev

Editions Gallimard – Traduit de l’hébreu

Cette histoire raconte la rencontre de Rachel et Atara, entre Haifa et Jérusalem.

Mano, le père d'Atara meurt. Sa fille arrive à son chevet. Il ne la reconnaît pas, mais lui parle comme si elle était Rachel, son grand amour qu'il n'a pas trahi.

Rachel a été la première épouse de Mano, il y a longtemps. Ils étaient combattants au moment de la fondation d'Israël pour mettre dehors les anglais.

Ils se sont séparés et chacun a fait sa vie de son côté.

La géopolitique a changé, les combats sont différents. Dans chaque famille, l'incompréhension des luttes antérieures provoquent des dissensions.

De chaque côté, l'épisode de ce premier mariage a été caché.

Surtout, du côté de Rachel qui avait promis à son mari de ne jamais en faire mention.

Mais voilà que resurgit le passé en la présence d'Atara, qui vient sonner à la porte de Rachel.

Va-t-elle lui ouvrir sa porte? Pour ces deux femmes, va se vivre une grande émotion qui éclipse momentanément le reste de leur famille.

Zeruya nous montre qu'à travers les générations, les changements d'environnement, les liens, les croyances mutent. Les secrets de familles liés à la grande histoire laissent des traces pour les générations futures.

Ce livre pudique, très bien écrit m'a demandé une concentration dans la lecture. J'ai eu parfois du mal à finir un chapitre, mais c'est un très beau livre.

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« Les carnets d’El-Razi » - Aymen Daboussi

Editions Philippe Rey – Traduit de l’arabe (Tunisie)

Des fragments, des notes faites par l'auteur qui parle à la 1ère personne, à l'issue de ses consultations, car il est psychologue clinicien et passe ses journées à l'hôpital psychiatrique El Razi, dans la banlieue de Tunis.

Ses patients qui portent des noms de personnages célèbres : Dostoïevski, Mohamed Ali, sont des hommes et des femmes en grande souffrance, que le narrateur dépeint d'une plume sardonique et progressivement, ils l'entrainent dans une dérive irrésistible (sic).

La lecture est facile, le style est vif, alerte, le vocabulaire est cru, rabelaisien, merde, cul, baise, avec force références à Bukowski, Kerouac. L'outrance est voulue, amenant une réflexion sarcastique, cruelle et émouvante sur les fêlures, la fragilité sociale, l'oppression politique, la bêtise administrative, et la dérision sur la vie du narrateur, son métier etc.

Exemple: un psychologue = un urinoir pensant

A remarquer, avant l'apocalypse finale, deux segments qui pourraient se présenter comme deux nouvelles :

- Laser, le lézard, qui atteint un sommet d'hilarité suite à un éreintement en règle de la méthode lacanienne

- Le retour de Frantz Fanon, qui, en 30 pages, revient sur la bataille des thérapies non classiques

Bref, un roman détonnant, provocateur, qui laisse à penser que l'ironie n'est souvent que la politesse du désespoir.

C'est tonique, comique et délirant.

Coup de coeur, oui, sans réserve !

P.S. : à recommander au cercle PPH (Personnes à Potentiel Humour)

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